Rochefort Océan - Le Pays du fort Boyard

Généralités

Rochefort est située dans une boucle de la Charente, entièrement sur la rive droite, ce qui la place dans l'ancienne province de l'Aunis. C'est une « ville nouvelle » du xviie siècle qui doit sa création en 1666 à l'implantation d'un arsenal maritime et militaire dont l'ambition était d'en faire le plus grand et le plus beau du royaume. De ce passé prestigieux, Rochefort hérite d'un patrimoine urbain parmi l'un des plus riches et des plus remarquables de la Charente-Maritime, ce qui lui a valu d'être classée ville d'art et d'histoire. Depuis le départ de la Marine nationale, elle s'efforce de se reconvertir en ville touristique grâce à ses musées, à sa vie culturelle animée, à sa station thermale qui est devenue la plus importante du centre-ouest de la France.
Deuxième pôle industriel de la Charente-Maritime dont l'activité économique est principalement stimulée par la construction aéronautique et la plasturgie, ainsi que par son port de commerce encore actif sur le fleuve Charente, Rochefort a également développé un secteur tertiaire administratif (sous-préfecture, services judiciaires, chambre de commerce et d'industrie, enseignement et formation professionnelle) et s'affirme de plus en plus comme un des principaux centres commerciaux du département.
Par sa population, elle est la troisième ville de Charente-Maritime ainsi que la troisième aire urbaine avec 55588 habitants. Faisant partie intégrante du bipôle La Rochelle-Rochefort, Rochefort tire un grand avantage de sa proximité avec La Rochelle, cette dernière étant la locomotive économique de la Charente-Maritime. Dans la région Poitou-Charentes, elle se classe au sixième rang des agglomérations urbaines.


Situation géographique

La ville de Rochefort est située dans la partie sud-ouest de la France, au centre de la côte atlantique dont elle est distante d'une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau, faisant partie du « Midi atlantique ».
Ville fluviale et estuarienne, elle est longée uniquement sur sa rive droite par la Charente ; Rochefort dispose du dernier pont permettant de franchir le fleuve avant son embouchure.
 
Un carrefour entre Aunis et Saintonge
La ville est située au carrefour des principales villes du département : La Rochelle au nord, Royan au sud et Saintes au sud-est. Ce qui lui a permis de bénéficier d'importants aménagements et d'une modernisation de ses accès. Une rocade urbaine contourne la ville tout à l'ouest pour assurer la continuité du réseau routier entre La Rochelle et Saint-Agnant, et au-delà, vers Marennes  et l'île d'Oléron d'une part et vers Royan d'autre part.
Rochefort bénéficie d'une gare ferroviaire au trafic voyageurs important qui la met en contact direct avec les grandes métropoles régionales de Nantes, au nord, et de Bordeaux, au sud, ainsi qu'avec les villes régionales de La Rochelle, Saintes et Angoulême.
Enfin, Rochefort est à proximité de l'aéroport de Rochefort - Charente-Maritime – civil et militaire – situé au sud du fleuve, dans la commune de Saint-Agnant. Cette infrastructure qui appartient au département est appelée à devenir la grande plateforme aéroportuaire de la Charente-Maritime à l'horizon 2020.
 
Cité fluviale par excellence, Rochefort est entièrement bâtie sur la rive droite de la Charente, fleuve auquel elle doit sa création. La cité de Colbert a été créée en 1666 pour les besoins de la Marine de guerre et le fleuve au bord duquel l'arsenal militaire a été édifié présentait à cette époque tous les avantages stratégiques nécessaires à son implantation. En fait, la ville occupe un site de méandre profond qui répondait originellement à des besoins purement défensifs.
 
Rochefort est située entre deux grands espaces de marais qui ont constitué pendant longtemps des obstacles à son développement avant qu'ils ne soient asséchés à partir du xviie siècle lors de la création de l'arsenal. Au nord de la ville s'étend le marais de Rochefort - qui englobe également le marais de la Petite Flandre, nommé ainsi en raison de la venue d'ingénieurs hollandais - et au sud, au-delà de la rive gauche du fleuve, se situe le vaste marais de Brouage, dont les travaux d'assèchement ont été entrepris dès le xvie siècle.
Rochefort est édifiée à la fois en bordure des marais asséchés qui la cernent à l'ouest et au nord, et sur une table calcaire du jurassique qui correspond à une ancienne île avant le retrait de la mer à l'époque celtique. C'est sur ce substratum calcaire, dont l'altitude ne dépasse pas 20 mètres au-dessus du niveau de la mer, que la vieille ville a été en très large partie construite, tandis que le développement urbain contemporain s'est étendu sur les parties asséchées des marais et sur des zones inondables en bordure du fleuve, notamment le quartier portuaire et industriel.
Les contraintes du milieu sont à l'origine de l'enclavement de la ville avant que les progrès techniques ne viennent rompre cet isolement. Les voies ferrées ont rompu en premier lieu l'isolement de Rochefort. Tout d'abord, l'édification de la voie ferrée en 1857, qui s'est faite au nord de la ville à travers le marais de Rochefort, a permis de la mettre directement en relation avec Paris. Ensuite, la construction de la voie ferrée qui la relie à Saintes le long de la vallée de la Charente a brisé davantage encore cet enclavement à partir de 1867, tandis qu'en 1873 la liaison ferroviaire avec La Rochelle était enfin établie. Quant au réseau routier, il a fallu attendre le tout début du xxe siècle pour que la ville soit correctement reliée. Certes, les liaisons routières étaient établies avec le nord en direction de La Rochelle et de Surgères, mais il a fallu attendre l'année 1900 pour que lepont transbordeur soit construit et rompe définitivement l'isolement de la ville avec le sud du département, notamment avec Marennes et Royan.
  
Au sud du méandre, se situent les ponts de franchissement de la Charente dont le plus ancien, aujourd'hui classé monument historique, a été inauguré en juillet 1900, et le plus moderne a été mis en service en 1990. Ce dernier constitue le dernier viaduc routier d'importance à avoir été édifié en Charente-Maritime. Ces différents ponts sont construits sur les zones inondables de la vallée mais au point de l'estuaire où le fleuve offre les meilleures conditions techniques de son franchissement.
 

Climat

Le climat de la Charente-Maritime est essentiellement de type tempéré, mais en raison de l’influence du Gulf Stream, de l’anticyclone des Açores, et de l’effet modérateur de la mer, le département bénéficie d’un climat océanique, plus doux et plus chaud, appelé climat tempéré océanique aquitain.

Ce climat permet à la ville de Rochefort de bénéficier d’un taux d’ensoleillement moyen exceptionnel, proche de celui de Perpignan, sur la mer Méditerranée . L’ensoleillement de la Charente-Maritime est le meilleur du littoral atlantique (2250 heures de soleil par an) et le Poitou-Charentes est une des régions les plus ensoleillées de France . Les hivers y sont doux (quatre jours de neige par an), et la pluviométrie, modérée (755 mm de pluie par an), est surtout concentrée sur les mois d’automne et d’hiver. À la belle saison, les températures sont adoucies par la  brise de mer, due à l’inertie thermique de l’océan, et qui se traduit par un vent parfois soutenu qui souffle en provenance de la mer l’après-midi.
  
Ces spécificités climatiques — été sec et ensoleillé, hiver doux et humide — ont conduit à l’implantation d’une végétation de type méditerranéenne cohabitant avec une végétation plus continentale ou océanique. Elles sont aussi propices au tourisme, secteur d'activité important pour le département.
Les risques liés à ce type de climat sont relativement faibles, le plus important étant les tempêtes océaniques. Ainsi, le département de la Charente-Maritime est celui qui a été le plus durement touché par les tempêtes Martin (décembre 1999) ou Xynthia (février 2010), dans les deux cas la conjugaison des rafales de vent et de la mer ayant provoqué des dégâts considérables sur le littoral charentais.

Historique

Avant le xxe siècle

Rochefort était une partie de la ligne de défense de la côte d'Aunis et de Saintonge et de la vallée de la Charente. Le château de Rochefort, isolé dans la boucle de la Charente n'a apparemment pas joué d'autre rôle que celui de surveiller le fleuve et de percevoir des droits sur le trafic fluvial. Il a cependant été attaqué et repris ou racheté plusieurs fois au cours des siècles.
Article détaillé : Château de Rochefort-sur-Charente.
À la fin du xiiie siècle la famille de Rochefort s'éteint avec Gilbert de Rochefort, chevalier. Sa tante, vend alors le domaine à Philippe le Bel qui est intéressé car le domaine se situe à cette époque sur une frontière naturelle avec les possessions du roi d’Angleterre. Mais avec le traité de Brétigny en 1360, Rochefort ne tarde pas à passer aux main d'Édouard III d'Angleterre, et ce jusqu'à ce que Charles V le reprenne en 1372. Il reste dans le domaine royal jusqu'en 1462, date à laquelle il est confié aux mains des puissantes familles de Coétivy et de la Trémoille. En 1537, Rochefort revient à nouveau dans le domaine royal. Henri IV vend le 11 septembre 1599, la terre de Rochefort à un petit seigneur,Adrien de Lauzeré, 1er valet de chambre du roi, qui en offre 35 568 écus. Ses héritiers le conservent jusqu'en 1665.
Aux alentours de 1660, la marine française, créée par Richelieu est en mauvais état, elle ne compte plus que quelques navires capables de prendre la mer. Louis XIV charge alors Colbert de Terron de trouver un lieu sur la côte Atlantique capable d'accueillir un arsenal qui devienne un lieu de « refuge, de défense et d'approvisionnement ». Après la tenue à Brouage d'une commission, Rochefort est choisi en décembre 1665. Plusieurs raisons ont conduit au choix de ce site :
La situation est à la fois au milieu de la façade Atlantique, au fond d'une grande rade protégée par plusieurs îles, offre une protection contre un bombardement des bateaux en construction par les flottes ennemies, hollandaise et anglaise ; le roi veut remplacer, en retrait de La Rochelle, le port de guerre Brouage qui s'est ensablé ;
la présence de vasières en eau douce est propice à l’échouage des navires ; les propriétaires des deux sites qui sont d'abord préférés parce qu'ils sont plus proches de l'embouchure, Saint-Nazaire-sur-Charente et Soubise, refusent de se défaire de leur seigneurie en faveur du roi. Jacques Henry, seigneur de Cheusse, seigneur par sa femme de Rochefort, refuse aussi car il est calviniste, mais il a le statut de seigneur engagiste du roi ce qui permet à celui-ci d'exiger son rachat à un prix qui est fixé à 120000 livres.

En 1666...

... sur ordre de Louis XIV, les restes du château de Rochefort furent rasés, dans le but de créer un arsenal militaire pour abriter la flotte du Ponant. Le choix de Rochefort fut un compromis entre les propriétaires de deux villes préalablement choisies, Fouras et Tonnay-Charente ; Colbert de Terron sut convaincre le conseil du roi de choisir à mi-chemin entre ces deux villes, à Rochefort. L'arsenal est donc construit, accueillant ateliers et magasins. Le bâtiment de la corderie royale est alors construit. La ville se développe alors rapidement sous l'impulsion de Colbert de Terron, puis de Michel Bégon de 1688 à 1710 où la construction navale se fait à un rythme très soutenu (près de 49 navires jusqu’en 1692 et environ 350 bateaux au total). Bégon embellit la ville.
En 1677, l'eau est amenée par canalisation en bois depuis Tonnay-Charente pour les besoins de la population grandissante .
Cependant à l'usage, l'arsenal est difficile à exploiter. Les 12 milles nautiques le séparant de la rade sont une très bonne protection, mais les méandres du fleuve et sa faible profondeur posent de gros problèmes aux plus gros navires. Il est nécessaire de décharger les vaisseaux de leur artillerie, de l'eau potable et des munitions jusqu'à la rade. Lehalage se faisant à la force des bras, il faut 3 marées dans le meilleur des cas pour sortir le bateau et l'amener jusqu'à l'île d'Aix. À partir de 1766, on utilise des forçats pour ce travail.
Les canons sont ensuite chargés à l'île d'Aix, l'eau douce à Saint-Nazaire-sur-Charente (une fontaine d'eau potable est créée en 1676), l'embarquement se faisant à Port-des-Barques. L'étalement des infrastructures est générateur de retard, de surcoûts et de complications .
  
Rochefort a été le site de nombreuses écoles de la marine et de l'armée, à commencer par ce qui va devenir l'école navale. La première compagnie de gardes-marinesest créée par Mazarin en 1655, réformées par Colbert en 1670, dissoute en 1671, reconstituée en 1672, en partie à Rochefort. Avec l'École spéciale d'hydrographie fondée dans les principaux ports à l'initiative de Richelieu, la compagnie des gardes-marine assure la formation et l'apprentissage des futurs officiers de marine, dont beaucoup vécurent à Rochefort. En 1683, trois compagnies de cadets-gentilhommes sont créées à Brest, Rochefort et Toulon. Les deux premières prendront le nom définitif d'école navale lorsqu'elles seront rétablies en 1810 à Brest, et en 1816 à Angoulême, puis réunies définitivement à Brest en 1830. De nombreuses autres écoles ont été implantées à Rochefort par la suite, puis fermées, comme les écoles de Santé navale (médecine et pharmacie), la Grande école de navigation , l'École d'hydrographie , l'École d'artillerie de la marine , l'École de salubrité navale, l'École de construction navale, l'École de pilotage d'hélicoptères de la NAVCO, l'École des fourriers de la Marine, l'École des infirmières, école de formation des sous-officiers de l'armée de l'air (à la base aérienne 721), etc. jusqu'à l'implantation de l'école de gendarmerie.
Un bagne est ouvert à Rochefort en 1777 , qui faisait partie des trois "grands bagnes" du royaume avec Toulon et Brest. On y enfermait les prisonniers condamnés à vie. Il fut fermé en 1854.

A aprtir du 1900

En 1926, la fermeture de l'arsenal entraîne un déclin rapide de la ville. La préfecture maritime de l'Atlantique, la direction des constructions navales, l'artillerie, la justice militaire, les cartes et plans déménagent. Les bateaux qui assurent le désenvasement de la Charente partent également .
En 1982, le viaduc de la Charente n'existe pas et le bassin no 2 n'est pas dévasé. La rocade nord vient d'être mise en service mais la rocade ouest et la pénétrante sud ne sont pas encore en chantier, la zone industrielle des Sœurs Ouest est occupé à 60 %, la partie Est ne comprend qu'un bâtiment. La Prée horticole n'existe pas.

En 2000, le viaduc de la Charente est construit, le bassin no 2 est devenu port de plaisance, l'autoroute A 837, la rocade ouest et la pénétrante sud sont en service, la zone industrielle des Sœurs Ouest est saturée, la partie Est occupée à 80 %, le quartier de l'avant garde est achevé. La Prée horticole est occupée à 90 %.

La corderie royale

Presentation

Le site de la Corderie royale qui abrite le Centre international de la mer est un vaste espace muséographique qui fait partie du Grand Arsenal de Rochefort, haut lieu historique, culturel et touristique de la ville qui comprend également le Musée national de la Marine, le chantier de reconstruction de L'Hermione, et le projet de rénovation du Commissariat de la marine sur le quai aux vivres de Rochefort.
C'est par excellence le site muséographique le plus fréquenté de la ville recevant plus de 50 000 visiteurs chaque année dont un grand nombre sont des touristes lors de la saison estivale.
Cet ensemble muséographique exceptionnel est mentionné dans nombre de guides touristiques aussi bien que sur le site de l'office de tourisme Rochefort Ocean, de la Charente-Maritime et de Poitou-Charentes.
La Corderie royale est également inscrite dans la Route historique des trésors de Saintonge, circuit de découverte des monuments de la Saintonge.

Historique

Une création grandiose

La Corderie royale est l'un des bâtiments les plus importants de l'arsenal et ce fut l'un des premiers construits lors de la création de la ville en 1666. L'architecte de la corderie fut François Blondel qui lança les travaux en mars 1666. Envoyé aux Antilles, il ne put constater le résultat de ses plans.
La réalisation ne fut pas simple en raison du terrain. Situé à la bordure de la Charente, le sol est constitué d'une couche de vase épaisse de près d'une trentaine de mètres, parfois inondé d'une soixantaine de centimètres d'eau aux grandes marées. Avant la construction du bâtiment lui-même, il fallut donc surélever de quelques pieds et établir un radier constitué d'un quadrillage de pièces de chêne de 30 centimètres de section enfoncé à 5 pieds sous la nappe phréatique.
Ce n'est qu'une fois le radier terminé que commença réellement la construction, à l'aide de pierres calcaires des carrières proches de Crazannes. Afin de ne pas déstabiliser ce radeau flottant, la construction par les 700 ouvriers se fit de manière symétrique, le passage au niveau supérieur n'ayant lieu que lorsque les deux pans de mur avaient atteint le niveau.
Finalement, après plus de trois ans de travail, la construction s'acheva en juin 1669.
Pendant près de deux cents ans, le bâtiment long de plus de 374 mètres fut utilisé pour réaliser les cordages de la marine royale. La longueur du bâtiment central correspondait à la fabrication d'un cordage d'une encablure d'un seul tenant. L'aile principale est bornée par deux pavillons. Au nord, celui destiné au stockage du chanvre et au sud, celui destiné au goudronnage du cordage. On utilisait à la Corderie du chanvre qui arrivait des provinces de France et de Rīga en mer Baltique afin de réaliser des cordages, dont les plus grands, une fois terminés mesuraient une encablure, soit 200 mètres de long. Toutes les étapes étaient prises en charge à l'arsenal, jusqu'au goudronnage pour éviter que les cordages ne pourrissent en mer.

La fin de la corderie en 1867 et la reconversion du site

En 1867, les cordiers cessent leur activité sur le site de Rochefort. Le bâtiment aura alors vocation à accueillir plusieurs institutions :
L'école de maistrance et des apprentis armuriers
L'annexe de l'artillerie navale
Les travaux maritimes
Les archives secrètes de la marine
Le musée des « petits-modèles »

L'abandon progressif du site

Le 10 septembre 1926 est décidée la fermeture de l'arsenal de Rochefort qui, en plus d'un grand émoi au sein de la population locale, entraîne l'abandon progressif de la Corderie.
Le déclin de la Corderie sera complet lorsque les forces d'occupation quittant la ville en août 1944 incendieront la Corderie. Le feu qui dura plusieurs jours rendit le bâtiment inutilisable. Laissé à l'abandon total pendant plus d'une vingtaine d'années, la Corderie et ses alentours furent complètement envahis de broussailles et de ronces. Cette végétation abondante mettait en péril ce remarquable édifice chargé de l'histoire de la ville.
En 1964, l'amiral Maurice Dupont entreprit le nettoyage du site avec l'aide d'appelés et en 1967, le bâtiment fut déclaré monument historique.
La municipalité, dorénavant propriétaire des lieux, décida alors en 1974 dans le cadre du contrat « Ville moyenne » de lancer des travaux de réhabilitation du site monumental.

La corderie royale aujourd'hui

Le bâtiment dont les travaux de restauration ont été commencés en 1976 et achevés en 1988 ont permis de faire bénéficier à la ville du "Grand prix national du patrimoine". Aujourd'hui, cet imposant édifice abrite des services administratifs et tertiaires importants :
En 1980, le siège national du Conservatoire du littoral.
Fin 1981, la Chambre de commerce et d'industrie de Rochefort et de Saintonge.
En 1985, le Centre International de la Mer.
En 1988, la médiathèque municipale.
Le site de la Corderie royale est agrémenté d'un vaste parc en bordure du fleuve Charente.

L’hermione

Depuis 1997, une association s'est donné pour projet de reconstruire à l'identique la frégate l'Hermione à bord de laquelle La Fayettepartit en 1780 rejoindre les insurgés américains au cours de la guerre d'indépendance des États-Unis.
La version originale du navire fut construite en 11 mois grâce à la collaboration de centaines de travailleurs, bagnards compris, pour un total de 35 000 journées de travail.
L'équipe de reconstruction du navire s'est attachée à effectuer une reconstruction à l'identique et à faire partager cela au public à l'aide de divers stands (forgeron etc.) et d'une visite guidée du chantier. Le chantier est installé dans la double forme de radoub du XVIIe siècle située à Rochefort et les visites sont une source de financement pour le chantier.
En raison de difficultés d'approvisionnement, des bois humides, etc., l'association Hermione-La Fayette a décidé de modifier la construction du navire. Sa mise à l'eau prévue fin 2008 avec une coque nue, non équipée et non armée et ensuite la réalisation à flot pendant 2 ans des travaux d'aménagement et d'équipement est suspendue. Pour garantir la qualité du bordage, l'association a décidé de réaliser l'ensemble du bateau à sec sur le site actuel du chantier et de mettre l'Hermione à l'eau entièrement équipée et prête à naviguer. La mise à l'eau du bateau a été réalisée le vendredi 6 juillet 2012. La coque a quitté la forme double pour rejoindre la forme Napoléon III.

Le 18 avril 2015, elle célèbre son départ pour les États-Unis qu'elle atteint à Bodie Island (Caroline du Nord) le31 mai. Après de multiples escales américaines, la première à Yorktown le 5 juin, elle revient en France métropolitaine le 10 août à Brest.

Le 29 août 2015, elle retrouve Rochefort où de grandes fêtes de reconstitution d'époque sont organisées.

Les membres d'équipage proviennent d'une pluralité de corps de métiers ayant été formés pour apprendre à être marin comme au xviiie siècle.

Les formes de radoub

Les coques des navires devaient être périodiquement entretenues ou réparées. Pour éviter les délicates manœuvres d'abattage en carène des bateaux, on utilisait les formes de radoub. Les navires pénétraient, à marée haute, dans ces grandes coques, creusées dans la berge vaseuse puis maçonnées, qui se vidaient à marée basse (avec l'aide d'une machine hydraulique qui pompait le surplus d'eau) : le travail de réparation pouvait alors commencer.
À Rochefort, trois formes de radoub sont encore visibles :
La vieille forme dans l'arsenal nord conçue par François Le Vau
La forme double, dite aussi Louis XV, conçue par l'intendant Pierre Arnoul
La forme Napoléon III, située derrière la porte du Soleil.
La vieille forme, première « forme à l'anglaise » entièrement maçonnée, fut une innovation pour l'époque. Il fallait que le dallage supporte le poids d'un navire de premier rang. Elle a été dégagée de la vase en 1985.
La forme double, dont les bassins amont et aval ont été dégagés en 1992 et 1993, est conçue par l'intendant Pierre Arnoul en 1683. Réalisée avec peine entre 1683 et 1728, car le sol trop meuble, engloutissait les pierres. Elle permettait de réparer deux navires à la fois et présentait deux innovations : au lieu d'être lisses, ses murs sont faits de gradins pour faciliter le travail de radoub et la fermeture de la forme est assurée par un bateau-porte.
 C'est dans cette forme qu'a été reconstruite L'Hermione. Un nouveau bateau-porte installé en 2012 a permis la remise en fonction de cette forme.
La forme Napoléon III, construite entre 1853 et 1861, fut allongée en 1900 pour accueillir le Dupleix, long de 134 m, le dernier grand croiseur-cuirassé construit à Rochefort.
Après la mise en place en 2012 d'un nouveau bateau-porte, cette forme accueille maintenant L'Hermione pour la mise en place de son gréement et de ses aménagements.

Les ports

Rochefort possède deux ports, un de plaisance et l'autre de commerce, répartis en trois bassins à flot.
Dans la seconde moitié du xixe siècle, tandis que l'arsenal se transforme, le port de commerce se développe. Installé d'abord dans l'arsenal sud, le port marchand est transféré à la Cabane carrée dans l'actuel quartier Libération, limitrophe de la ville voisine de Tonnay-Charente et sur le chenal des vivres.
Sous Napoléon III, de 1859 à 1869, un nouveau port de commerce est construit. Il comprend deux bassins à flot qui sont devenus aujourd'hui les bassins de plaisance, complétés en 1890, par un troisième bassin, l'actuel port de commerce, qui connaît toujours une activité modeste mais régulière.

Le port de plaisance

Le port de plaisance de Rochefort est le premier port fluvial de Charente-Maritime. Il est situé sur la rive droite du fleuve Charente à 15 milles nautiques environ de fort Boyard ou de l’île d'Aix, au cœur de la ville.
Il s'agit d'un port qui se répartit en deux bassins à flots dénommés Lapérousse et Bougainville. Il comporte 300 places sur pontons ainsi que 40 places visiteurs.

Port de commerce de Rochefort-Tonnay-Charente

Le port de commerce fonctionne en binôme avec le port de Tonnay-Charente, formant ainsi le port de Rochefort-Tonnay-Charente, un complexe industrialo-portuaire déjà actif dans le années 1970.
Géré par le Conseil général de la Charente-Maritime et par la CCI de Rochefort, ce complexe portuaire est devenu le premier port départemental de France avec un trafic moyen annuel variant entre 800 000 tonnes et un million de tonnes. Il se classe au troisième rang des ports français pour l'importation des sciages résineux, au sixième rang pour l'importation d'engrais et au dixième rang pour l'exportation des céréales.
Le port de Rochefort accueille principalement des cargos chargés de bois du Nord. Les exportations portent principalement sur les céréales, blé et maïs.
Le port de Tonnay-Charente quant à lui reçoit principalement des engrais et du charbon en vrac et expédie des sables et des graviers ainsi que des céréales, principalement du maïs.
Il y a en moyenne deux arrivées ou départs par jour, suivant le rythme des marées. Ces deux ports fonctionnent en effet avec la remontée de la marée sur la Charente. Le tonnage des cargos est limité à cause du tirant d'eau maxi qui est de 5,70 m et surtout de la largeur de l'écluse qui ne peut accepter des navires de plus de 16 m de large pour une longueur de 116 m.

La maison du Roy

Cette demeure édifiée entre l'arsenal et la ville sur les ruines de l'ancien château féodal fut la demeure de l'intendant de la Marine et, à partir de 1781, celle du commandant de la Marine. Depuis trois siècles, elle a subi maints remaniements. Sa porte d'entrée monumentale, de 1716, a été déplacée après l'incendie de l'édifice en 1895, rue Toufaire, pour être dans l'axe de la rue de l'Amiral-Courbet, la seule de Rochefort qui ait conservé ses pavés.
La maison du Roy abrita a deux reprises l'empereur Napoléon Bonaparte : la première fois en août 1808 pour visiter le fort Boyard en construction et pour dresser les plans du fort Liédot et la seconde, moins glorieuse, le 3 juillet 1815, lors de son départ sur l'île d'Aix avant son exil sur l'île Sainte-Hélène. En vérité, sa dernière destination volontaire sur le territoire et non sur une île sera Rochefort. Cependant, il se rendit le 8 juillet aux Anglais qui l'emmèneront sur sa terre d'exil depuis Fouras, qui est sa vraie dernière destination française mais non volontaire.
Depuis, la maison du Roy est devenue la préfecture maritime qui gère les côtes des Sables-d'Olonne jusqu'à Biarritz. En 2002, elle ferme ses portes à la Marine (la préfecture maritime de Brest reprend le flambeau) et elle abrite désormais le Commandement des Écoles de la gendarmerie nationale depuis 2004.

La tour des signaux

La tour des signaux date de 1728. Elle constituait à l'origine le clocher de la première église Saint-Louis, aménagée dans l'ancien prêche du seigneur de Cheusses, protestant, au moment de la fondation de la ville moderne. L'église, desservie par les Lazaristes (Congrégation de la Mission), est dès 1723 « trop petite, fort basse et peu convenable pour un lieu si considérable. Plusieurs poutres menacent ruine ». Les Lazaristes refusant de prêter serment à la constitution civile du clergé, la marine saisit leur église en 1791 afin d'en faire un entrepôt. Le titre paroissial est transféré à la chapelle du couvent des Capucins, qui, presque intégralement reconstruite à partir de 1835, devient l'église Saint-Louis actuelle.
La tour des signaux et les bâtiments adjacents (restes de la première église) sont aménagés par l'armée. L'ancien clocher est étêté et un sémaphore, assurant les communications entre l'amirauté et la rade de la Charente, est installé sur la plate-forme sommitale. Malgré les évolutions technologiques, la tour est utilisée jusqu'en 1930, servant de réserve en cas de défaillance des autres moyens de communication. Elle reste propriété de l'armée jusqu'en 2002, puis est restituée à la ville, qui y aménage un espace multimédia en 2008.
Haute de 26 mètres, elle fut longtemps un des plus hauts bâtiments de la ville. De plan carré, elle domine les toits des immeubles de la rue Touffaire.

Le magasin aux vivres

La subsistance de tout ce peuple d'ouvriers et de marins, ainsi que l'approvisionnement des navires en vivres, posa très vite des problèmes à l'État. Colbert proposa au roi Louis XIV de créer un « munitionnaire » chargé de régler la nourriture. Le roi créa le poste par un arrêté du 2 octobre 1669 et on décida d'élever un bâtiment : le « magasin aux Vivres » qui fut le plus vaste des monuments de ce genre possédé dès lors par la Marine. Le bâtiment, construit entre 1671 et 1673, longe l'actuel bassin de plaisance. Il porte le cachet de l'époque. Élevé sur le même alignement nord que le premier hôpital (caserne Charente), il a 120 mètres de long. Il contenait les greniers d'approvisionnement. L'ensemble forme un vaste quadrilatère ; les deux ailes en retour mesurant 125 mètres. À droite de la porte d'entrée se trouvait la tonnellerie.
Par la suite, le bâtiment connut pratiquement toutes les affectations : magasin, hôpital de la marine, logements pour l'armée et bâtiment de la sécurité civil.
À partir de 2012, le site devrait être reconverti par un promoteur avec la réalisation :
de cent appartements de bon standing,
d'une résidence hôtelière trois étoiles,
d'un restaurant panoramique avec vue sur le port de plaisance,
d'un parking aménagé dans la cour.

Place Colbert

Place la plus célèbre de Rochefort, c'est le centre vital de la ville.
À l'origine, cette place faisait office de pré pour le pacage des animaux et se nommait la place aux herbes. Par la suite, grâce à l'impulsion donnée par les urbanistes, cette place est embellie en 1757 et pourvue d'une belle fontaine de pierre couronnée, par Victor Bourguignon, d'une figure allégorique symbolisant la rencontre de la Charente et de l'Océan. La source alimentant cette fontaine provient de Tonnay-Charente par l'aqueduc du Coteau . Cet aqueduc initialement construit à la demande de l'intendant Bégon en 1695 aboutissait à un énorme réservoir situé près du bâtiment de corps de garde de la Corderie Royale. En 1754, cet aqueduc alimentait en eau toutes les fontaines de Rochefort.
De cette époque datent aussi les balcons rocaille ou néoclassiques qui ornent de simples maisons comme des hôtels particuliers : hôtel des Lemoyne de Sérigny, seigneurs de Loire, devant la fontaine, et l'hôtel d'Amblimont, l'actuel hôtel de ville, en face. Célèbrement connue grâce auxDemoiselles de Rochefort, la place qui, pendant de nombreuses années, possédait un bassin carré au milieu qui a aujourd'hui disparu. En effet, depuis 2006, la place est redevenue ce qu'elle était lors de sa première construction. La fontaine a été remise en valeur, le bassin a disparu pour laisser deux axes croisés comme à l'origine. Une horloge de marées a été installée au centre de la place. Elle indique l'état de la marée et le nombre d'heures restant avant basse mer par une série de spots lumineux.

Les fortifications

Louis Nicolas de Clerville fut le commissaire général des fortifications de Rochefort. Cependant en 1662, ces fortifications privilégient l'esthétique à la fonctionnalité et à l'efficacité puisqu'elles étaient caractérisées par :
de longues courtines trop basses et mal flanquées,
des redents pour remplacer des bastions,
l'absence de défenses avancées,
des portes sans dehors.
Plusieurs années plus tard, ce furent près de 20 000 personnes qui migrèrent à Rochefort.
En 1690, l'enceinte des remparts de Rochefort étaient composée de trois bastions et de huit redents triangulaires adossés à la Charente.
Les remparts ont été conservés sur de vastes portions malgré l'ordre de démolition en 1923. On peut notamment admirer devant le cours Roy-Bry, une guérite en pierre de forme pentagonale portée sur culot lisse. Il ne faut pas l'appeler échauguette, mot à réserver au vocabulaire des châteaux-forts. Les fortifications bastionnées (c'est le cas de Rochefort) ont des guérites en pierre, selon tous les documents de Vauban.

Les ponts sur la Charente

La traversée de la Charente au niveau de Rochefort a de tous temps été une nécessité, et l'augmentation continue du trafic a rendu la traversée par bac insuffisante dès le milieu du XIXe siècle. Le problème était difficile car il fallait concilier une circulation terrestre importante (l'axe Bordeaux-Nantes et la desserte d'Échillais Soubise…) avec une circulation maritime de voiliers et de navires de haut bord imposant un fort tirant d'air. Après l'étude de plusieurs projets, c'est le « système de pont à transbordeur » qui fut choisi en premier. Il sera suivi ensuite de deux autres ouvrages.

Le transbordeur

Ce pont, dont le système fut proposé par l'ingénieur Ferdinand Arnodin (1845–1924), a été inauguré le 29 juillet 1900, après 27 mois de construction.
Ce pont repose sur deux pylônes métalliques hauts de 66,25 mètres et situés de part et d'autre de la Charente. Un tablier de175,50 mètres de long, culminant à 50 mètres au-dessus des plus hautes eaux, relie ces deux pylônes entre eux. Une nacelle suspendue à ce tablier permet alors aux passagers de passer d'une rive à l'autre.
Lors de son ouverture, ce pont qui avait coûté 586 500 francs de l'époque, pouvait contenir à chaque traversée, 9 voitures à 2 attelages et 50 personnes ou 200 personnes. Sa capacité était de 26 tonnes. La traversée durait à l'époque, temps d'embarquement et débarquement compris, 40 minutes.
Mais l'augmentation continue du trafic eut raison du transbordeur, et en 1967, il fut remplacé par le pont à travée levante et en 1975, un budget de 1,4 millions de francs fut alloué à sa démolition. Le pont sera finalement classé aux monuments historiques en 1993, 7 millions de francs seront utilisés à la rénovation globale. Aujourd'hui, le pont est de nouveau en activité pour son atout touristique. Il est exclusivement ouvert aux piétons et aux vélos. La traversée est payante (2,20 € l'aller-retour pour un adulte) et dure 4 minutes et demie. Coté Rochefort, le local du moteur électrique abrite un petit restaurant ouvert en saison.
Le transbordeur est apparu dans le film de Jacques Demy, Les Demoiselles de Rochefort.

Le pont à travée levante

Un pont à travée levante fut construit à quelques dizaines de mètres en aval du pont transbordeur. Il a été démonté en 1991. Le tablier de ce pont était situé à quelques mètres seulement au-dessus de l'eau, mais il pouvait s'élever sur toute sa longueur afin de permettre le passage des bateaux. Cette opération était cependant relativement longue et causait des difficultés de circulation pour les personnes souhaitant traverser la Charente.

Le viaduc de martrou

Ce pont construit en 1991 est situé en aval du pont transbordeur. Il y eut donc un temps trois ponts alignés sur la Charente à ce niveau, mais le pont central levant de 1967 a finalement été démoli. Après avoir été payant pour les véhicules non immatriculés en Charente-Maritime, le viaduc est gratuit pour tous les véhicules depuis le 1er janvier 2004. Ainsi, le trafic routier a plus que doublé en deux ans et les ralentissements entre le viaduc et la sortie de l'autoroute venant de La Rochelle sont presque quotidiens.
Le viaduc permet le franchissement de la Charente en deux minutes pour se rendre vers Royan ou l'île d'Oléron dans un sens et vers Rochefort et La Rochelle de l'autre.

Un projet de contournement de Rochefort, par l'est, est à l'étude. Il pourrait permettre un désengorgement du trafic automobile du viaduc de Martrou ainsi qu'une liaison directe entre La Rochelle et le futur aéroport départemental de Saint-Agnant d'une part et Royan de l'autre. Le projet est contesté par une association de riverains et des élus écologistes locaux qui lui préféreraient un prolongement de la liaison ferrée cadencée existant déjà entre Rochefort et La Rochelle.

Maison de Pierre Loti

L’officier de Marine Julien Viaud (1850-1923), en littérature Pierre Loti, passa une grande partie de sa vie à transformer sa maison natale en un lieu théâtral où il se mettait en scène lors de fêtes mémorables, invitant toutes les célébrités de l’époque que son immense renom l’amenait à fréquenter. Pour ses décors, il s’inspirait à la fois du passé : salle gothique et salle Renaissance et des pays lointains d’Orient et d’Extrême-Orient, qu’il connut lors de ses lointaines missions : mosquée, salon turc, chambre arabe et salle chinoise, en grande partie disparue aujourd'hui.
Une fois passé derrière l’austère et banale façade rochefortaise le visiteur est transporté dans l’univers magique et exotique de l’écrivain qui fascine toujours autant plus d’un siècle après sa création.

Musée de la marine

Ancienne résidence des chefs d'escadre, l’hôtel de Cheusses est le grand témoin du passé maritime de Rochefort.
C'est le plus ancien hôtel de la ville. Construit à partir de 1599 (la tour nord-ouest), il appartenait à la famille protestante de Cheusses, que le pouvoir royal déposséda de ses biens lors de la création de l'arsenal. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il servit de résidence aux chefs d'escadre, tels d'Estrées, de Tourville ou Barrin de La Galissonnière.
Transformé en musée de la Marine en 1973, l'hôtel de Cheusses, agrandi de l'hôtel contigu élevé en 1716 abrite désormais les collections historiques liées à la construction navale : modèles de navires, sculptures ornementales et objets précieux.
C'est un lieu dont les riches collections permettent des approches très diverses de l'histoire de la marine et de Rochefort, comme l'explique l'attaché de conservation du patrimoine du musée dans un court reportage de présentation.

Les marais et les oiseaux

De nombreux oiseaux migrateurs font halte dans ce marais aux qualités paysagères remarquables : oie cendrée, cigogne, aigrette garzette, échasse blanche, héron cendré,canard, cygne… sont à découvrir sur les lagunes côtières, les vasières littorales, les roselières, les prairies humides, les marais.

Partenariat avec la Ligue pour la protection des oiseaux

Les lagunes de traitement des eaux sont constituées de cinq espaces distincts. En sortie de la cinquième lagune, ses eaux (5000 m³ en moyenne par jour) sont rejetées sur des parcelles en bord de Charente. Il s'agit de terrains inondables qui n'ont qu'une valeur agricole modeste. Ces marais sont donc utilisés par la LPO pour en faire un lieu d'accueil pour les oiseaux migrateurs et autres. La LPO a conçu des plans d'eau de profondeurs variables afin que les échassiers de toutes tailles puissent trouver des espaces accueillants.

Accueil des oiseaux

On peut voir, de l'observatoire de la station, cohabiter de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques. Les espèces les plus communes sont l'échasse blanche, l'avocette, lecanard colvert, le canard souchet, le canard tadorne, le cormoran, la bécassine des marais, le râle d'eau, la foulque macroule, le fuligule milouin, le fuligule morillon, la mouette pygmée, le cygne, et différentes espèces de chevaliers… Ces aménagements furent réalisés en douceur et le site est devenu une richesse exceptionnelle en la matière.
C'est maintenant l'un des « pôles-nature » de la Charente-Maritime que l'on peut visiter individuellement ou en groupe. La promotion de ce « pôle-nature » est assurée par « Espace Nature » qui est installé place Colbert depuis décembre 1992 et géré conjointement par la Ligue pour la protection des oiseaux, la Ville de Rochefort, la communauté d'agglomération du Pays Rochefortais et le conseil général de la Charente-Maritime.

Station de lagunage

Rochefort possède la plus grande station de lagunage de France et d'Europe : sur près de 35 hectares, sont développées les nouvelles technologies liées à l'eau douce :épuration des eaux par lagunage, accueil des oiseaux migrateurs, production d'électricité à partir du biogaz… Le tout parfaitement intégré dans l'environnement des marais.
À leur arrivée à la station de lagunage, les eaux usées font d'abord l'objet d'un prétraitement : dégrillage, désablage puis dégraissage. Ainsi débarrassées des matières les plus lourdes, les eaux usées sont ensuite allégées de leurs boues avant d'être dirigées vers le réseau des lagunes où la véritable épuration va se produire. Les boues font l'objet d'un traitement spécifique puisqu'elles sont stockées dans une grande cuve en béton appelée "digesteur". Elles vont y fermenter et produire du "bio-gaz". Celui-ci est récupéré dans un gazomètre et va servir de combustible pour alimenter un moteur thermique, lui-même alimentant une génératrice électrique, l'ensemble constituant un cogénérateur (production simultanée d'électricité et de chaleur). L'énergie produite alimente la station d'épuration et lui fournit la plupart du temps tous ses besoins énergétiques. À certaines périodes la production est même supérieure aux besoins et le supplément d'énergie est vendu à Électricité de France. Quant aux boues, déshydratées après leur fermentation dans le digesteur, elles sont réutilisées par le service des espaces verts. Riches en azote et potassium, souvent mélangées avec de la tourbe, les boues constituent ainsi un apport appréciable comme substrat de culture pour le fleurissement de la ville.

Les forts et citadelles aux environs

Le Fort Louvois ou Fort Chapus, entre l’île d’Oléron et le continent, fut bâti sous Louis XIV par Louvois en 1691. Le fort de l’île Madame, à l’embouchure de l’estuaire de la Charente, fut construit au début du 18ème siècle, avant qu’une caserne y soit intégrée en 1847. Autour de Fouras et de l’île d’Aix, Napoléon éleva plusieurs bastions dont le célèbre Fort Boyard dès 1801, mais aussi le Fort Liédot en 1808 (il sera véritablement achevé en 1834) sur l’île d’Aix, ou encore le Fort Enet en 1810, à Fouras la pointe de la Fumée, accessible à marée basse.

La citadelle du Château-d'Oléron est un ouvrage militaire édifié de 1630 à 1704 afin de protéger la partie méridionale de l'île d'Oléron. Elle est l'un des principaux monuments historiques de la ville du Château-d'Oléron, dans le département de laCharente-Maritime, dans le sud-ouest de la France.
La citadelle succède à un ancien château fort tombé en désuétude au début du xviie siècle. Édifiée sur l'ordre du cardinal de Richelieu à partir de 1630, elle est modernisée ultérieurement par le maréchal Vauban et devient l'un des éléments-clef du dispositif de défense du littoral atlantique. Elle demeure longtemps l'un des lieux d'entraînement et d'embarquement pour les soldats en partance vers la Nouvelle-France.
Transformée en prison durant la Terreur, puis une nouvelle fois en 1870, elle est classée monument historique en 1929. Occupée par les allemands en 1940, elle est endommagée à la suite d'un bombardement le 17 avril 1945.
La citadelle et les remparts de Saint-Martin-de-Ré : membre du Réseau des sites majeurs de Vauban. Saint-Martin-de-Ré a été fortifié parVauban, à la suite du siège de La Rochelle, au xviie siècle pour protéger La Rochelle et Rochefort des invasions anglaises. La citadelle servit de nombreuses années comme lieu de rassemblement pour les forçats qui partaient pour les bagnes de la Nouvelle-Calédonie et de laGuyane. Elle fut ensuite transformée en pénitencier, maison centrale toujours en activité, (plus de 400 détenus). La visite des remparts côté ouest de la ville et sur tout le front de mer est possible avec :
La porte de La Flotte, actuellement porte Thoiras (à l'est).
La porte de La Couarde, actuellement porte des Campani (à l'ouest).
La place forte Vauban, exemple de réduit insulaire, est classée depuis le 7 juillet 2008 au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette candidature a été soutenue au niveau local par l'Étoile de Vauban, une association présidée par le comédien Charles Berling.

Le fort Boyard

Le fort Boyard est une fortification située entre l'île d'Aix à l'est, l'île d'Oléron à l'ouest et le pertuis d'Antioche au nord-ouest, appartenant à l'archipel charentais et rattachée au cadastre de la commune de l'Île-d'Aix , dans le département de la Charente-Maritime.
Si la construction d'un dispositif défensif sur la « Longe de Boyard » fut envisagée dès le XVIIe siècle, le projet ne fut concrétisé que dans le courant du XIXe siècle. Édifié afin de protéger la rade, l'embouchure de la Charente, le port et surtout le grand arsenal de Rochefort des assauts de la marine anglaise, il est transformé en prison quelques années à peine après son achèvement. L'édifice est, dorénavant, essentiellement connu pour le jeu télévisé du même nom tourné sur place depuis 1990.
Le fort Boyard fait partie intégrante de l'Arsenal Maritime de Rochefort qui s'étend tout au long de l'estuaire de la Charente. C'est aujourd'hui une propriété du conseil général de la Charente-Maritime .
Il fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 1er février 1950.